Un logement classé F ou G au diagnostic de performance énergétique ne pourra plus être vendu sans audit énergétique à partir de 2025. Cette obligation s’appliquera progressivement aux biens classés E, puis D, jusqu’en 2034, avec des calendriers distincts selon la taille et la localisation du bien.Un propriétaire bailleur ou vendeur devra fournir cet audit dès la première visite, sous peine de sanctions. Les exceptions concernent certains logements en copropriété ou ceux destinés à la démolition. La législation vise à accélérer la rénovation du parc immobilier ancien, en conditionnant certaines transactions à la réalisation de ces audits.
Plan de l'article
- Audits énergétiques en 2025 : panorama des évolutions réglementaires
- Quels biens immobiliers seront concernés par les nouvelles obligations ?
- Propriétaires, quelles conséquences sur la vente et la location de votre bien ?
- Se préparer dès aujourd’hui : conseils pratiques pour anticiper les audits énergétiques
Audits énergétiques en 2025 : panorama des évolutions réglementaires
La loi climat et résilience impose un nouveau cap à l’immobilier ancien. Dès 2025, le cadre réglementaire s’épaissit : tout bien classé F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE) devra être accompagné d’un audit énergétique réglementaire lors d’une vente. Cette mesure, gravée dans le code de la construction et de l’habitation, s’inscrit dans une stratégie nationale de lutte contre les passoires thermiques.
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Les audits énergétiques deviennent alors incontournables pour les propriétaires qui souhaitent vendre. Ce rapport, bien plus étoffé que le DPE, expose plusieurs scénarios de travaux et trace un plan d’action pour améliorer la performance énergétique environnementale du logement. Ambition affichée : dynamiser la rénovation, combattre la précarité énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le parc résidentiel.
Le calendrier avance par étapes, en fonction de la classe énergétique du bien. Après les logements classés F et G, ceux affichant un DPE E seront à leur tour concernés en 2034. Différents textes précisent le contenu de l’audit énergétique réglementaire : analyse de l’isolation, du chauffage, de la ventilation, estimation des coûts et des économies potentielles. Les professionnels mandatés devront être indépendants et compétents, sous la surveillance des autorités publiques.
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Face à ces nouvelles règles, le secteur immobilier s’adapte. Agents, notaires, diagnostiqueurs doivent composer avec un cadre mouvant. Désormais, la performance énergétique pèse lourd dans la valorisation d’un bien et la fluidité des transactions.
Quels biens immobiliers seront concernés par les nouvelles obligations ?
En 2034, le périmètre des audits énergétiques réglementaires va nettement s’élargir. Les logements classés E rejoindront ceux déjà dans le viseur, les F et G, ces fameuses passoires thermiques. L’intention de la loi climat et résilience se précise : orchestrer une montée en puissance progressive de la rénovation dans le parc existant.
Avec la classe énergétique E, un volume considérable de logements entre dans le champ d’application. Pavillons, appartements, maisons individuelles, copropriétés : tout logement destiné à l’habitation, soumis à la vente, devra produire un audit énergétique si le DPE affiche cette note. Les locaux commerciaux, bureaux ou bâtiments tertiaires restent pour l’instant à l’écart.
Voici en détail les catégories de logements qui tomberont sous le coup de la nouvelle réglementation :
- Biens concernés : logements destinés à l’habitation principale, qu’ils soient en monopropriété ou en copropriété
- Classes visées : E, F, G pour toute vente à compter de 2034
- Obligation : audit énergétique réglementaire remis dès la première visite
La catégorie de logement concerné ne se limite pas aux immeubles anciens. Les constructions récentes, conformes à la réglementation thermique de leur époque, échappent généralement à l’obligation. Seuls les logements qui dépassent les seuils de consommation d’énergie primaire ou d’émission de gaz à effet de serre fixés par la réglementation sont visés. Résultat : une part grandissante du parc immobilier devra intégrer la performance énergétique dans toute stratégie de gestion ou de cession.
Propriétaires, quelles conséquences sur la vente et la location de votre bien ?
À l’approche de 2034, chaque propriétaire désireux de vendre un logement classé E, F ou G devra impérativement passer par l’étape de l’audit énergétique. Impossible de céder un bien sans remettre ce rapport à l’acquéreur dès la première visite. Ce document ne se contente pas d’établir un constat : il détaille la performance énergétique du logement et propose plusieurs scénarios de rénovation, chiffrés et ordonnés selon leur efficacité.
Concrètement, cela signifie davantage de transparence, mais aussi une pression nouvelle sur le prix de vente. Un diagnostic de performance énergétique médiocre devient un argument de négociation, car les acheteurs anticipent le coût des travaux nécessaires pour quitter une classe énergétique basse.
La location suit la même dynamique. La loi climat et résilience a déjà amorcé l’interdiction de louer les passoires thermiques : les logements classés G ne peuvent plus être proposés à la location depuis 2023 ; les F suivront à partir de 2028. Quant aux biens classés E, la question de leur maintien sur le marché locatif se posera inévitablement, ce qui met la pression sur les bailleurs pour engager des rénovations.
Pour mieux visualiser les changements à anticiper, voici les principales implications :
- Audit énergétique obligatoire pour toute vente de logements E, F, G
- Transmission du rapport dès la première visite
- Conséquence immédiate sur la valeur verte du bien et sur la stratégie de gestion patrimoniale
Désormais, la performance énergétique ne relève plus du seul confort : elle s’impose comme un facteur de valorisation, ou de décote. Les propriétaires sont poussés à anticiper, sous peine de voir leur patrimoine perdre en liquidité ou en attractivité sur le marché.
Se préparer dès aujourd’hui : conseils pratiques pour anticiper les audits énergétiques
Pour aborder 2034 sereinement, commencez par vérifier la classe énergétique de votre bien. Un diagnostic de performance énergétique (DPE) récent vous oriente sur les priorités. Ce document met en lumière les points faibles : isolation, ventilation, chauffage, menuiseries. Tout s’articule autour de ces axes.
L’accompagnement par un bureau d’études qualifié en audit énergétique est vivement recommandé : ces spécialistes évaluent la consommation réelle de votre logement et proposent des scénarios de travaux de rénovation adaptés à ses spécificités. L’ordre des interventions compte : l’isolation des murs et de la toiture passe souvent avant le remplacement du mode de chauffage.
Pour optimiser votre démarche, tenez compte des conseils suivants :
- Demandez plusieurs devis et étudiez les offres, en vous assurant de la certification des entreprises choisies.
- Informez-vous sur les aides financières disponibles : MaPrimeRénov’, éco-prêt à taux zéro, certificats d’économie d’énergie (CEE).
- Contrôlez que les travaux envisagés correspondent bien aux attentes de la réglementation en matière de performance énergétique.
Construire un plan de rénovation énergétique progressif permet d’éviter un chantier interminable : échelonnez les travaux, adaptez-les à vos capacités budgétaires et prenez en compte les futures obligations. Chaque action compte, du calorifugeage des tuyaux à l’installation de thermostats connectés. L’objectif reste le même : faire baisser la consommation d’énergie, limiter les émissions de gaz à effet de serre et maintenir la valeur de votre bien.
Face à une réglementation qui ne cesse d’évoluer, mieux vaut agir avec méthode et s’entourer des bonnes informations. Les propriétaires prévoyants garderont toujours une longueur d’avance.